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L’INATTENDU
L’INATTENDU
de Fabrice MELQUIOT
Spectacle créé en décembre 2010
Durée : 1h15
Qu’est devenu l’amant de Liane, « ce nègre » disparu une nuit d’anniversaire ?
En Louisiane, dans un bayou imaginaire livré au racisme, Liane mène un combat contre l’absence et nous emporte dans une quête sensuelle et intime pour retrouver l’être aimé. C’est une héroïne multiple dont les blessures du cœur rejoignent les soubresauts du monde.
François Parmentier propose ici un face à face vif et charnel dans lequel la voix, les riffs de guitare et le timbre des percussions accompagnent le long chemin d’une femme vers le deuil.
Dans les bayous en Louisiane, Liane se prête à un véritable voyage initiatique pour retrouver l’être aimé, disparu une nuit d’anniversaire, qui tel un fantôme lui offre chaque nuit des flacons de couleurs. Liane tente de le faire revenir et mène un combat contre l’absence.
C’est une héroïne multiple dont les blessures du cœur rejoignent les soubresauts du monde. Pièce du déchirement entre la chambre et le monde, entre l'enfance et l'âge adulte, entre l'amour fusionnel et la froide indifférence, entre la volonté et le renoncement, entre l’attente et l’inattendu. Comédienne, guitariste et batteur se laissent jouer par les mots et les notes pour donner à cette pièce un langage catalyseur d’images et d’émotions. François Parmentier comme dans chacune de ses créations, offre une place importante à la musique, proposant ici un univers sonore jazz-pop-rock.
Saison 2014-2015
-du 14 au 24 janvier 2015 à 20h30 (sauf dimanche) à La Scène du Canal à Paris (75).
Saison 2010-2011
- du 9 au 11 décembre 2010 - Théâtre du Champ de Bataille à Angers (49).
- le 19 janvier 2011 - Théâtre de la Gobinière à Orvault (44).
- le 21 janvier 2011 - Espace Athanor à Guérande (44).
- le 2 et 3 février 2011 - Salle Vasse à Nantes (44).
-le 5 avril 2011 - La Lucarne à Arradon (56).
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Saison 2011-2012
- du 17 au 21 octobre 2011 – Grand T (scène conventionnée) à Nantes (44).
- le 29 et 30 novembre 2011 – Théâtre de l’Ephémère au Mans (72).
- le 13 et 14 décembre 2011 – Théâtre Quartier Libre (scène conventionnée) à Ancenis (44).
- le 28 février 2012- Théâtre de la Gobinière à Orvault (44).
- le 3 mars 2012 – Théâtre des Deux Rivières à Lanester (56).
-du 7 au 28 juillet 2012 – Festival d’Avignon - Grenier à sel à Avignon (84).
EXTRAIT DU TEXTE
« Ta peau.
Aussi noire que moi pleine de gnôle.
Exactement comme une fleur que je respire, ta peau de nuit tombée élève des soleils par troupeaux entiers, ta peau comme un lopin de terre où je tire ma charrue pour tracer des sillons, ma salive y fait pousser des herbes folles à la racine même de tes poils, ta peau où je sinue de mémoire sur le cours de tes veines, putain mon souffle se coupe par endroits, merde j’aurais dû tout boucler, te passer à la glu, faire coller tes sillons à mes veines, j’aurais tout irrigué, on aurait bien poussé, ta peau mon petit chou mon tigre, quand je suis le cours de tes veines cuivres dans la nuit tombée, quand je me laisse porter par le sang fauve de tes veines, alors d’un estuaire je passe à un autre estuaire et d’un delta à un autre, quand je suis le cours de tes veines je suis celui de fleuves noirs et cuivre, et c’est l’Afrique tout entière que je traverse, le courant m’emporte et l’avenir est un fauve, la cage ouverte je m’emporte, je fous le camp après toi, j’ai pas peur c’est mon lopin de terre, le continent ; du sable jaune à perte de vue des baobabs chargés de pains mûrs des roses des sables des plages des déserts et des jungles.
Es-tu revenu là, ici là ?
INTENTIONS DE MISE EN SCENE
La parole
Ce monologue, d’environ 1h15, est interprété par l’actrice Claudine Bonhommeau. Face au public, la comédienne est dans une économie de geste et de mouvement. Il s’agit d’une adresse directe, donnée au public, une adresse frontale. François Parmentier s’est attaché à trouver cette présence de l’acteur : être présent, là, maintenant ; éviter toutes interprétations psychologiques, éviter de rajouter du sens au texte, pour trouver la sincérité, la justesse de l’interprétation. L’acteur doit se laisser jouer par les mots et les situations et non l’inverse.
Le mouvement
Des séquences filmées donnent à voir les expressions du corps du personnage : le mouvement. Elles peuvent être considérées comme des images mentales qui mêlent le rêve, le souvenir et la fiction. Les images projetées sont désaturées, comme délavées par le temps. Ces séquences fragmentées n’illustrent pas le propos, elles donnent simplement une autre perception du personnage : plus intime, plus proche et plus sensuelle
La musique
Cette pièce réunit sur scène deux musiciens et une comédienne. Comme dans chacune de ses créations, François Parmentier souhaite ici donner une place importante à la musique. Elle est parfois l’écho de la parole de Liane, parfois elle traduit l’environnement instable où se déroulent les actions, puis est une réponse à l’absence de l’être aimé. Mathieu Pichon à la guitare et Franck Thomelet à la batterie, présents sur scène, forment avec Claudine Bonhommeau un trio. La composition musicale a été créée par Luc Saint Loubert Bié.
Scénographie
La pièce se déroule dans la chambre de Liane, il s’agit donc d’un intérieur. L’extérieur, quant à lui, est omniprésent, il représente dans la pièce la menace, un endroit dangereux. Liane pense se protéger en restant clouée chez elle, entre ses quatre murs. Le metteur en scène a donc choisi de diviser la scène en deux : en avant scène l’espace de Liane et au lointain l’extérieur ; ces deux espaces sont séparés par une sorte de grande fenêtre occultée par des stores ; le mouvement (motorisé) des lattes révèle, au fur et à mesure du temps qui passe, la présence d’un extérieur.
Ce mouvement d’ouverture accompagne le personnage dans sa quête de l’autre. Les projections se font sur cette structure de stores, l’ouverture des lattes contribue également à faire disparaître les images pour laisser une place plus importante à l’instant présent.
Les stores peuvent évoquer les bardages en bois des maisons en Louisiane, le praticable où se place la comédienne a pour dimension celles d’un lit « deux places ».
Mise en scène
François Parmentier
Avec
Claudine Bonhommeau et Mathieu Pichon (guitariste), Franck Thomelet (batteur).
Compositeur
Luc Saint Loubert Bié.
Conception vidéo
Michelé Battan.
Conception lumière
Thierry Mathieu.
Chargée d’administration
Julie Boulain.
DOSSIER